enregistrées en 2015 à l’Abbaye
Keizerberg à Leuven
HADEWIJCH d’Anvers, Les chants, Éditions de Veerle Fraeters et Franck Willaert avec une reconstitution des mélodies par Louis Peter Grijp, Préface de Jacques Darras, Traduction du (moyen) néerlandais par Daniel Cunin, Albin Michel, 2019
Dans cette rubrique sont répertoriés les biographies des plus célèbres admirateurs, et de ce fait aussi protecteurs, des béguines. Tout comme pour les portraits des béguines, ici aussi la liste sera toujours incomplète et inachevée. Les noms des unes et des autres sont en général présentés dans la langue originale
Commençons par rappeler que c’est grâce à des hommes, parfois anonymes, que nous avons pu connaître les « vitae » des béguines ci-après citées avec leur biographe(e) associé(s) :
Beguine Biographe(s) Marie d’Oignies (+1213) Jaques de Vitry et Thomas de Cantimpré
Odilia di Liegi (+1220) Chanoin anonyme de St Lambert de Liège
Juetta di Huy (+1228) Prémontré Hugo de Floreffe
Christine de Saint trond (+1228) Thomas de Cantimpré
Christine de Stommeln (+1312) Pierre de Dacie
Ida di Nivelles (+1231) Goswin de Bossut, Cistercien
Ida di Leuven (+dopo il 1231) Anonyme Cistercien
Margherita d’Ypres (+1234) Thomas de Cantimpré
Julienne de Mont –Cornillon (+1259) clerc anonyme de St Martin de Liège
Ida di Gorsleeuw (+dopo 1262) Anonyme Cistercien
Beatrice di Nazareth (+1268) Anonyme Cistercien
Chiara da Rimini (+1326) cardinal Giuseppe Garampi (+1792)
Maria Petyt (+ 1677) Michael de St. Augustin (+ 1684)
Voici une première liste de leurs admirateurs-protecteurs. En cliquant sur leur nom, vous trouverez pour chacun d’eux une brève biographie :
Adolphe de LA MARCK (1288-1344)
Evêque de Liège, il protège les béguines par des pressions auprès du pape Jean XXII et par ses initiatives en leur faveur dans son diocèse. Le 13 aôut1318, sous la pression de généreux protecteurs (dont l’évêque Adolphe de La Marck lui-même), Jean XXII par sa bulle « Ratio recta » lève la condamnation promulguée six ans auparavant pour les béguines installées aux Pays Bas et dans le pays de Liège
Cesarius de HEISTERBACH (1180-1240) Abbé et écrivain allemand, il est prieur de l’ancienne abbaye cistercienne d’Heisterbac. Césarius a parlé des béguines en des termes très élogieux, comme le relate Walter Simons dans son ouvrage Cities of Ladies : “Césaire de Heisterbach, un moine cistercien vivant dans la région de Cologne et bien informé sur les événements dans les Pays-Bas, a affirmé que «bien que ces [saintes] femmes, que nous avons connues pour être très nombreuses dans le diocèse de Liège, vivent parmi les gens portant des vêtements laïques, elles surpassent encore beaucoup de cloîtres dans l’amour de Dieu. Elles vivent la vie érémitique parmi les foules, spirituelle parmi les mondains et virginale parmi ceux qui cherchent le plaisir. Comme leur bataille est plus grande, leur grâce aussi, et une plus grande couronne les attend” (p.35)
Dieudonné DUFRASNE (1938-2017)
Dieudonné Dufrasne était né en 1938 à Cuesmes dans le Borinage charbonnier. Devenu moine bénédictin en 1959 et puis ordonné prêtre en 1963, Dieudonné était l’un des fondateurs du monastère de Clerlande où le 27 octobre 2017 ont eu lieu ses funérailles. Là il s’était particulièrement consacré au renouvellement de la liturgie, mais aussi à l’animation de groupes et à l’accueil généreux dont j’ai pu aussi bénéficier au moment de mes recherches sur les béguines. Son nom restera lié à la publication en 2007 de Libres et folles d’amour, l’un des premiers ouvrages de divulgation sur le mouvement béguinal, successivement traduit en italien avec le beau titre « Donne moderne del Medioevo » (Femmes modernes du Moyen Age). Un livre où l’on découvre sa profonde admiration pour l’audace amoureuse des béguines et où il en dépeint en particulier trois d’entre elles : Mechthild de Magdebourg, Hadewijch et Marguerite Porete. Dieudonné a été « Un homme de Dieu à hauteur d’homme. Sa douceur, son intelligence, sa parole juste expriment combien lui tenait à cœur le fait d’être témoin d’un Dieu qui se fait chair dans nos joies et nos peines » écrit Marcela Lobo dans l’un des 52 hommages .
ECKHART Maître (ca 1260-1328)
Son prénom était peut-être Jean, il était né à Hochheim, en Thuringe, vers 1260, d’une famille de la petite noblesse. Il entre dans l’ordre Dominicain et fait son noviciat à Erfurt, puis en 1285 il est envoyé au quartier général Dominicain à Cologne, là où avaient enseigné Albert Le Grand (+1280) et Thomas d’Aquin (+ 1274). Le 18 avril 1294, il est à Paris en tant que lecteur des Sentences de Pietro Lombardo, la première mission d’enseignement, en vertu de laquelle il obtient la licence pour son doctorat en théologie, condition pour une chaire. Tout comme Thomas d’Aquin, il a aussi été 2 fois magister actu regens, ordinariat de l’Université de Paris. La dernière phase de son enseignement se tient à Cologne. Il a écrit en langue vernaculaire 4 traités et environ 120 sermons.
Maître Eckhart était également un homme de gouvernement: de 1294 à 1298, il est prieur du couvent d’Erfurt et vicaire de Thuringe; en 1303, prieur provincial de la province dominicaine de Saxe. Puis en 1307 de celle de Bohême et en 1324 à Strasbourg il occupe le poste de vicaire général avec juridiction sur les monastères féminins de son Ordre.
Grand prédicateur, il fut accusé de prêcher aux laïcs en allemand les grandes réflexions théologiques. À la suite d’une plainte de deux dominicains, calomniateurs et intrigants, qui remettaient en cause sa prédication, l’archevêque de Cologne, Henri II de Virnebourg, en 1326, ouvre un procès d’inquisition contre Maître Eckhart. Celui-ci qui fait appel au Siège Apostolique d’Avignon, où le procès aura lieu et où il va se rendre, mais il meurt en 1328 pendant le voyage. Le 27 mars 1329, le pape Jean XXII promulgue la Bulle In agro dominico, par laquelle il condamne vingt-huit propositions tirées de ses œuvres.
Grande figure de la mystique rhénane, durant le dix ans de son mandat de Vicaire général de l’ordre Dominicain à Strasbourg, il protège les béguines et intervient en leur soutien. Par après, il fréquente assidûment le béguinage de Cologne. Comme le note Jacqueline Kelen dans son livre sur Hadewijch, Maître Eckhart a tiré de nombreuses inspirations à partir de la mystique béguinale qu’il a pu ensuite développer (approfondissement de la vie intérieure, union contemplative sans intermédiaires, divinisation, anéantissement dans l’Un, …).
Foulque de TULOUSE (ou de MARSEILLE) (c.1155-1231)
Il nait à Marseille d’une famille provenant de Gênes. Après avoir été marchand et troubadour, il devient moine cistercien après que son amour pour Eudoxie de Montpellier n’a pas trouvé de correspondance. Ainsi, en 1195 il écrit son dernier poème et entre dans les Ordres. Il sera ensuite évêque de Toulouse et participera à la croisade contre les Albigeois. Il s’échappera à Liège et sera très frappé par les béguines qu’il portera en exemple. Provisoirement réfugié à Oignies, il insiste auprès de Jacques de Vitry afin qu’il écrive la Vie de Marie, car il la considère “defensor Dei” et instrument efficace dans la lutte contre les Cathares. Jacques de Vitry lui dédie donc cet œuvre.
Gabriele TARDIO (1954-2013) Gabriele est né à San Marco in Lamis (Foggia) le 27 septembre 1954. Il est prématurément décédé le 18 juin 2013. Il a œuvré pour sa terre, afin de diffuser sa culture, de partager sa foi et de donner une continuité à la son histoire. Parmi ses travaux, nous trouvons plusieurs études qui font référence à des béguines ( bizzoche), des nonnes et des ermites dans les domaines de sa connaissance et à quelques rites de dévotion typiques de ce contexte. Toutes ses études sont librement accessibles au public.
C’était un figure de référence dans le groupe de scouts à lui confiés, un chercheur érudit, tenu en haute estime par les « experts », un homme imprégné d’une spiritualité simple mais robuste, qui l’a toujours soutenu dans ses choix de vie. Il s’est toujours distingué par son engagement actif dans les situations d’urgence et par son attention aux dernières, prenant également en compte leurs besoins materiels. L’amour pour ses origines l’a toujours ramené dans son pays, même après le noviciat à Assise et son séjour à Teora parmi les victimes du séisme et les personnes déplacées du terrible tremblement de terre des années 80. Installé dans la maison familiale, près de Stignano, il continua, comme ses amis de la « Vallée des Ermitages », de faire l’histoire avec « ses pieds » dans chaque sentier qui le conduirait à comprendre et à trouver un morceau du puzzle de la culture du lieu. Il a consacré une attention particulière à l’étude de la tradition de « fracchie » qu’il vivait comme un véritable moment de dévotion à la Mère des Douleurs et comme un anneau de continuité entre les différentes générations de ce peuple. Il a mis gratuitement à la disposition de tous de nombreuses publications. En fait, il a écrit: « La culture est libre, inestimable … la recherche sert à stimuler d’autres connaissances, alors ceux qui veulent s’enrichir nous donnent une partie de leurs connaissances »
(source: https://www.lefracchie.eu/index.php/gabriele-tardio)
Geert GROTE (1340-1384) Chanoine et notable dans la ville hollandaise de Deventer, Geert Grote connaissait très bien le monde des béguine et très probablement il s’en est inspiré pour la fondation de la Devotio Moderna, mouvement de frères et sœurs de la vie commune, orienté vers un christianisme pauvre, personnel et laïc qui connut un important succès en Belgique, Hollande et Allemagne et qui est considéré l’une des anticipations de la Réforme. Les Sœurs de la Devotio étaient surnommées béguines, mais à différence des celles-ci elles vivaient en communauté de biens (Charles Caspers, Breda, 2017).
Grote avait en grande estime les béguines qui tout en ne prononçant pas des vœux perpétuels vivaient en simplicité évangélique et n’étaient certes pas moins que les religieux.
Goswin di BOSSUT (XIIIe)
Cistercien de l’abbaye de Villers il est présumé être l’auteur de la Vita de Ida de Nivelles et peut-être d’autres biographies aussi. En effet, des contacts intenses, informels non institutionnels, existaient entre les moines de Villers et les béguines de la région de Nivelles-Oignies.
Guiard de CRESSONESSART ( XIIIe- XIVe)
Religieux du diocèse de Beauvais, il fut emprisonné en 1308 et condamné en 1310 à la prison à vie pour avoir aidée et pris la défense de Marguerite Porete. Romana Guarnieri écrit à son propos : « Courageux défenseur de la « vie apostolique », il se déclare envoyé par le Christ pour soutenir et sauver les fidèles qui ont tout donné et vivent en parfaite pauvreté, et qui de ce fait sont persécutés »
Guido de NIVELLES (+1227) Prêtre, beau-frère de Marie d’Oignies, il fut le chapelain de la léproserie de Willambroux, lorsque Marie et son mari s’y trouvaient aussi. Ensuite il célébra les offices dans la proche communauté béguinale et ce jusqu’à sa mort en 1227.
Hugues de PIERREPONT (+1229) Prince évêque de Liège de 1200 à 1229, il accueille et promeut le mouvement pénitentiel féminin dans son diocèse, dont Marie d’Oignies est l’une des figues les plus connues.
Jacques PANTALÉON (1195-1264)
Ancien archidiacre de Liège , il était un grand admirateur de Julienne, béguine-récluse de Mont-Cornillon, ensuite moniale augustinienne, qui à la suite d’une vision promeut la Fête du Saint Sacement. Il soutiendra cela auprès de l’alors évêque de Liège, Robert de Thourotte. Devenu par la suite lui-même pape Urbain IV (1261-64), par sa bulle «Transiturus de hoc mundo», en 1264, il officialisera la fête Dieu en la prescrivant à toute l’église.
Jacques de VITRY (1170-1240)
Originaire de Vitry-sur-Seine (Reims), curé d’Argenteuil, « magister parisiensis », chanoine régulier de Saint Nicolas d’Oignies, archevêque d’Acre (1216), auxiliaire du Prince-évêque de Liège, cardinal évêque de Frascati (1228), il meurt à Rome en 1240. Il accompagna les croisés au siège de Damiette (1218).
Grand défenseur des béguines, il contribua à les soutenir et à les faire reconnaître par l’autorité ecclésiastique. Jacques de Vitry fut frappé par la figure de Marie d’Oignies, dont il écrit une « vita » en vue de la béatification. Il était parti de Paris, où il était maître en théologie. «Fatigué d’études arides et de mondanité et assoiffé de vie intérieure, il avait fini par s’établir à ses (de Marie) cotés, comme chanoine du petit et très pauvre prieuré augustinien » (Romana Guarneri, Donne e chiesa tra mistica e istituzioni, p.76). Profondément touché par sa sagesse, il abandonna l’enseignement pour devenir un humble prédicateur itinérant. Désormais Marie sera l’inspiratrice de tous ses sermons. Pour Jacques des femmes comme Marie pouvaient sauver la chrétienté de la menace hérétique
Jan van RUUSBROEC ou RUYSBROEC ou RUYSBROECK (1293-1381)
Il fréquente de près le milieu béguinal, car sa mère passe les dernières années de sa vie dans le béguinage de Bruxelles, après avoir quitté le village de Ruysbroeck pour être près de son fils qui allait devenir prêtre à la Cathédrale Ste Gudule de Bruxelles. Ruysbroeck lui-même prend la charge spirituelle d’une communauté de béguines de Bruxelles. Après 20 ans de services paroissiaux, il se retire à Groenendal avec deux autres compagnons pour vivre une vie plus contemplative. « Quand on la replace dans le tableau de l’époque, la fondation de Groenendal peut apparaître comme autre chose qu’un désir de vivre une vie spirituelle loin des tracas et des charges paroissiales. C’était prendre la voie juste entre la corruption du clergé et l’égarement des fous d’amour rompant avec l’Eglise ». (source : Claude-Henri Rocquet, p.45). En effet, ainsi s’exprime Ruysbroeck dans son Du tabernacle spirituel : « Voyez les princes de l’Eglise et dites-moi s’ils sont des bons pasteurs. Leurs palais sont emplis de serviteurs. Chez eux abondent grandeur et puissance, richesse du monde. Leur table croule de mets et de nectar, leurs armoires et leurs coffres sont pleins de vêtements précieux et de bijoux, ils ont à foison tout ce que la terre offre de plus magnifique. Mais ils n’en ont jamais assez et plus ils reçoivent plus ils en veulent. Ils sont pareils au misérable monde affamé toujours de biens terrestres parce qu’il n’a pas le goût de Dieu ».
Plusieurs traits de sa spiritualité sont de source béguinale. Paul Verdeyen affirme « qu’il a dû être fortement influencé par les écrits de la béguine Hadewijch et on peut même affirmer que Ruusbroec et des confrères de Groenendael ont « sauvé » la « postérité » littéraire de Hadwijch. Car quiconque connaît l’histoire des écrits féminins de cette époque, sait que la béguine Hadwijch a dû faire face à des nombreux problèmes ». Doux, humble, lumineux, solitaire, c’est Denys le Chartreux qui, au XV, le surnomme l’Admirable pour la profondeur et la quantité de ses œuvres écrites en langue maternelle, le thiois, l’ancien néerlandais.
Une lecture bien différente nous est donnée par Jacqeline Kelen qui lui reproche d’avoir « pillé » Hadewijch sans l’avoir citée une seule fois.
Sources : Les activités de Ruusbroec à Bruxelles, conférence donnée par Paul VERDEYN s.j. le 14 février 1998 et Claude-Henri ROQUET, Petite vie de Ruysbrouck, Desclée de Brouwer, Paris, 2003 – Jacqueline KELEN, Hadewijch d’Anvers ou la voie glorieuse, Albin Michel, 2011
Jean de NIVELLES (+ peu après 1219)
Figure importante du milieu ecclésiastique de Liège, il se retira ensuite, entre 1215 et 1219, dans le prieuré de Oignies. Il eut une considérable influence sur le développement du premier noyau béguinal à Liège, sans en être pour autant le fondateur. Jacques de Vitry disait de lui qu’il était la lumière, le maître et le père spirituel de l’entier diocèse.
Lambert LE BEGUE(1131 – 1180 ou 1187)
Prêtre liégeois duquel certains ont fait erronément dériver le nom de «béguines», mais dont il serait plus correct de croire que l’épithète « le bègue » lui vienne du fait de sa protection accordée aux béguines. Il fut même considéré fondateur du mouvement béguinal à la suite d’une idée jaillie en milieu clérical autour de 1250 pour en affirmer la prééminence masculine. D’après le professeur D’Haenens l’épithèe Bègue s’orthographiait Bège et faisait allusion au vêtement en laine naturelle que portaient Lambert et ses disciples. Il fut arrêté, maltraité et enfermé au château de Revogne-lez-Rochefort, puis conduit en prison à Rome pour avoir prêché contre les scandales et les simonies de l’église de Liège. Il semblerait qu’il ait envoyé au pape Calliste III un texte critique – l’Antigraphum Petri (la défense de Pierre)– dénonçant le laxisme des prêtres de Liège. En ces temps, beaucoup de chanoines vivaient ouvertement avec leurs épouses.
La traduction en langue vulgaire des Actes des Apôtres (traduits en rime afin que les analphabètes puissent les mémoriser plus facilement), de quelques textes du Nouveau Testament et des Vies de Saints, dont la vie de sainte Agnès, lui vaudra aussi une condamnation et la prison. Mais rétabli par le Pape Calixte III auquel il avait envoyé une apologie en sa défense, il revint à Liège où il mourut peu de temps après (en 1180 ou 1187 selon les sources). Peu avant sa mort, il aurait fait bâtir de ses deniers une église à St Christophe et quelques petites maisons destinées à accueillir des filles désireuses de vivre, sous sa direction, hors du monde, ou, comme d’autres disent, une maison de retraite pour femmes seules, veuves des croisés. (sources : J.Delmelle, Lemmens, p. 103-105, Simons)
Louis IX (saint) (1214-1270)
Il dévient roi de France à l’âge de 12 ans. Il conduit deux croisades (VII et VIII). En 1260, il fonde le grand béguinage de Paris qui est directement sous sa protection et dont il confiera la première direction à une « Magistra » flamande, Agnès de Orchies. Ce béguinage qui sera fermé en 1471, pouvait accueillir environ 400 femmes, veuves ou jeunes célibataires.
Louis MASSIGNON (1883-1962)
Orientaliste et théologien français, grand connaisseur de l’islam et en particulier de sa mystique. Il fut très touché par la béguine Christine de Sint Truiden (+1224), sainte d’après Massignon , bienheureuse d’après Pie IX (en 1857). À l’invitation du père Van Straeten, recteur des Rédemptoristes qui conservent les reliques de la sainte et desservent le sanctuaire de Steenart, il prépare à l’occasion du 7ème centenaire de la mort de Christine une étude et une conférence qui aura lieu le jeudi 24 juillet (date de sa mort) 1924. Ce texte sera ensuite publié dans La Cité chrétienne et dans un volume d’hommage en 1950. La figure de Christine touche Massignon à des degrés divers, personnels et spirituels. Dans le liminaire de Gedenkboek publié en 1950 figure la mention suivante : « M.Massignon professeur au Collège de France, qui en 1924, lors du 7ème centenaire de la mort de sainte Christine avait demandé de pouvoir glorifier la sainte en reconnaissance de la grâce de sa conversion qu’il attribue à notre Vierge de Saint-Trond » (p.350) Sur le plan scientifique et spirituel, le texte approfondit sa réflexion sur les thèmes de la substitution, de l’oblation réparatrice de « victimes spéciales » et permet à Massignon de « polémiquer » sur les thèmes du miracle et des phénomènes surnaturels. (Source : MASSIGNON Louis, Ecrits mémorables, Tome I, Laffont, Paris, 2009)
Mario SENSI ( 1939 – 2015) Il nait à Assise en 1939, il est ordonné prêtre en 1963 et peu après il est nommé curé de la paroisse de Colfiorito. Docteur en théologie (1967) puis docteur en philosophie (1970), en octobre 1988, il est nommé professeur de la chaire d’histoire de l’Église à l’Université pontificale du Latran, devenant, en 2002, professeur d’histoire de l’ église ancienne et médiévale. Depuis octobre 2009, il a été professeur émérite. Avec une minutieuse expertise, il a mis en évidence dans l’histoire une multitude de communautés béguinales (bizzocali) de l’Italie centrale. Nous lui devons les monographies les plus complètes de ces expériences, nées «d’une étude solitaire, lente, silencieuse et inlassable», comme le dit sa grande amie Romana Guarnieri. Le travail, en deux volumes, qui résume son œuvre est « Mulieres in Ecclesia ». Storie di monache e bizzzoche, Centro italiano di studi sull’alto medioevo, Spoleto, 2010
Dès les années 1960, Mario Sensi, alors jeune séminariste de vingt ans, découvre l’étrange XIIIe siècle et explore diverses archives paroissiales et diocésaines, faisant ressortir d’un épais brouillard, un paysage fascinant, habité par une foule de figures féminines mineures … toutes liées entre-elles par une émouvante « solidarité » de genre, attestée par d’innombrables legs, donnés par des femmes riches en faveur d’autres femmes plus pauvres qu’elles, et pieuses les unes et les autres « (Guarnieri, p. 408). En Ombrie, elles étaient vraiment beaucoup. Il a également été un animateur dynamique de l’Association archivistique ecclésiastique.
Pierre de DACIE (entre 1230-40 – 1289) Il est l’un des plus importants auteurs en langue latine de la littérature suédoise. Pierre nait à Visby (ile de Gotteland) entre 1230-1240. Vers 1250 il entre comme novice au couvent des frères prêcheurs de sa ville natale (le terme « dominicains » n’est apparu qu’au XVIe siècle), où il prononcera ses vœux. Il est de tempérament neurasthénique, avec une personnalité vouée à la rigueur de la discipline dominicaine. La rencontre avec la béguine Christine de Stommeln en 1267 à Cologne, où il se trouve pour achever ses études auprès du Studium fondé par Albert le Grand, va bouleverser sa vie spirituelle.
Le 20 décembre 1267, introduit par le frère Walter, il va rendre visite à cette béguine qui connait extases, hallucinations et stigmates. Entre 1267 et 1269, Pierre rencontre Christine 13 fois et ensuite il part étudier à Paris chez Thomas d’Aquin où il restera plus d’un an et de là il démarrera une correspondance qui s’achèvera seulement à sa mort. Revenu de Paris il la rencontre une 14ème fois le 29-09-1270. Il rentre en Suède où il enseigne la philosophie et la théologie et sera prieur dans l’un ou l’autre monastère.
Profitant d’un voyage à Cologne où il s’est rendu pour soigner ses troubles cardiaques il rendra une 15ème visite à Christine qu’il essayera par trois tentatives de faire venir en Suède.
Une dernière visite aura lieu en 1287 à son retour du chapitre général de Bordeaux. En 1288 sa santé décline. Il meurt pendant le Carême 1289. Christine lui survivra pendant 23 ans. Pierre a écrit la Vie de Christine, fait les récits de ses visites, et recueille 38 lettres échangées par les deux (celles de Chrsitine sont dictées à ses confesseurs).
La relation avec Christine l’aida à surmonter sa mélancolie naturelle et à exprimer une forme de lyrisme, plus inspiré par les psaumes que par la poétique courtoise. Ernest Renan s’est intéressé à cette « idylle monacale », joyeux de l’amitié spirituelle.
Robert de SORBON (1201-1274)
Fils de paysans, il nait dans une petite commune des Ardennes. Il est élevé au sacerdoce, reçu docteur et pourvu d’un canonicat dans l’église de Cambrai. Ses sermons et ses conférences lui valent une certaine réputation et le roi saint Louis le choisit comme chapelain, et peut-être comme confesseur. Il est le fondateur de la Sorbonne où des étudiants séculiers en théologie pouvaient étudier sans être en prise à des difficultés matérielles. Le roman La nuit des béguines nous apprend que Robert de Sorbon tenait des sermons dans le grand béguinage de Paris et prenait la défense des béguines. L’historien Grundmann écrit que « À la moitié du XIII siècle, à l’Université de Paris, deux théologiens enseignaient l’un à coté de l’autre : l’un, Robert de Sorbon voyait les Béguines et les Papelards comme des personnes très pieuses, qui du fait de leur piété authentique et fervente étaient méprisées et déridées par les amateurs d’une vie mondaine ; l’autre, Guillaume de Saint Amour, opposant fanatique de tout le mouvement pour la pauvreté, lançait des insultes enflammées et des insinuations pleines de dérision contre les Béguines et les Papelards »
(Grundmann, Movimenti religiosi nel medioevo, Il Mulino,1974 p.339)
Thomas de CANTIMPRE (+1272)
Plus jeune de Jacques de Vitry d’une génération, Thomas di Cantimpré nait a Bellingen, dans le Brabant flamand (sud de Bruxelles) autour de 1200. Enfant d’une famille noble, destiné à être prêtre, il est envoyé à l’âge de 6 ans à l’ Abbaye de Cantimpré et suit des cours à l’école capitulaire de la cathédrale jusqu’à ses 17 ans où il est agrégé officiellement à cette communauté de chanoines réguliers et reçoit l’ordination sacerdotale en 1223. L’entrée de Thomas chez les dominicains marque, en 1232, une étape nouvelle : il prend l’habit au couvent de Leuven où il vivra la plupart du temps, à l’exception de brefs séjours à Paris, Trèves et Cologne. Selon l’esprit dominicain le nouveau religieux reprend immédiatement ses études : à Cologne auprès de saint Thomas d’Aquin et d’Albert Le Grand, à Paris au couvent de Saint-Jacques. Il revient en 1246 à Louvain où il exerce les fonctions de sous-prieur et de lecteur, puis de prédicateur général pour une région qui couvre une partie de l’Allemagne, de la Belgique et de la France. Prêcheur bilingue, il parcourt les Flandres de est à ouest et aussi la France pour prêcher contre les Albigeois. Il meurt un 15 mai sans doute vers 1270-1272. On lui doit plusieurs hagiographies de béguines (Béatrice de Nazareth, Christine de St Trond, Marguerite d’Ypres, le supplément à la Vie de Marie d’Oignies…)
Mais le plus célèbres de ses ouvrages reste Le livre des Abeilles. traité de religion et de morale pratique dans le cadre d’un développement allégorique sur les abeilles. On y cueille des détails en anthropologie, zoologie, botanique, minéralogie, astronomie, astrologie et météorologie.
Célèbres ou pas, dans ce répertoire figurent toutes les béguines dont j’ai trouvé une trace. Nous rendons notre hommage à toutes ces tisserandes du mouvement béguinal.
Parfois les contours de leur engagement ne sont pas bien précis ou peuvent se transformer dans le temps, car la vie elle-même est mouvante et les modalités du choix béguinal multiples. De plus, des éléments laïcs et religieux s’entrelacent et des pressions ecclésiastiques extérieures s’exercent.
Cliquant sur le nom de chaque béguine ci-dessous mentionnée on pourra lire un brève biographie reprise aux sources citées. Lorsque possible, un lien bleu renenvoie vers une description plus étoffée de leur vie. En cas de doute, sont marqués en rouge les traits qui nous autorisent à les considérer béguines ou proches du mouvement béguinal. Quelques biographies ont été rédigées par d’autres personnes que je remercie pour leur généreuse collaboration. Dans ces cas, leur nom est signalé.
Sont ici réunies des béguines traditionnelles, tout comme des modernes décédées, car toutes appartiennent à la même histoire. La liste sera toujours incomplète car cette mémoire est à construire, mais déjà avec celles qui sont là, nous sommes en bonne compagnie.
Aujourd’hui seule la Belgique conserve encore un nombre significatif de béguinages et depuis 1998 treize d’entre eux ont été classifiés par l’UNESCO comme patrimoine mondial de l’humanité. On en trouve aussi deux aux Pays Bas, à Amsterdam et à Breda, et en un France, à Cambrai, et quelques traces dans les Flandres françaises.
Le reste est uniquement ouvre de reconstruction historique et cartographique.
Ce que couramment nous appelons « béguinage » s’est imposé dans les Flandres (aujourd’hui Pays-Bas et Belgique) à partir de 1240 comme principale forme communautaire de la vie béguinale. On constate que là où les béguinages sont devenus des paroisses, ils ont eu plus de garantie de continuité. C’est l’une des raisons pour lesquelles, bien que les premiers groupes de béguines soient nés dans le diocèse de Liège, c’est surtout en territoire flamand de Belgique qu’il en reste aujourd’hui des traces importantes.
Toutefois rappelons-nous que les lieux de vie des béguines ont été multiples : près d’un monastère ou d’une léproserie, dans des maisons contigües dans une même rue, dans des ermitages proches jusqu’à des formes de vie solitaire dans une cellule ou au sein de sa propre famille et même une vie errante, rapidement interdite par l’Église.
Nous présentons ici les béguinages historiques. L’état de la recherche étant encore très incomplet, la réalité du monde béguinal, encore trop enfouie, est certainement bien supérieure à celle ici présentée.
Pour l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Hollande, l’Italie et la Suisse des information plus détaillées sont disponibles ci-après.
Pour connaÎtre les béguinages modernes, veuillez cliquer sur le mouvement béguinal aujourd’hui.
en Allemagne
À partir des années 80 on redécouvre la présence béguinale historique grâce à des études très fouillées et à une méthodologie de recherche par zone mise en place par la Fédération Dachverband der Begine Cela a permis d’identifier un nombre impressionnant de localisations béguinales comme on le voit dans la cartographie réalisée par Frank-Michael Reichstein, présentée dans le site de la Fédération (Kartographische Darstellung aus:Frank-Michael Reichstein: Das Beginenwesen in Deutschland. Berlin 2001).
L’interview de Brita Lieb parue dans Neue Wege 7.8.2018 offre un panorama de la recherche historique en Allemagne et dans d’autres pays européens.
en Belgique
Les plus récents travaux de Pascal Majérus ont recensé 300 béguinages en Belgique, avec des connotations différentes entre la Flandre et la Wallonie. Pour la plupart fondés entre 1230 et 1280 – le XIII siècle étant le siècle d’or du mouvement béguinal- une trentaine d’entre eux ont survécu aux destructions. Parmi ces derniers, seulement deux se trouvent en Wallonie (Liège et Enghien), deux en région Bruxellois (Anderlecht et Bruxelles) et 26 en région flamande ainsi répartis : province d’Anvers (Anvers, Herentals, Hoogstraten, Lierre, Malines (grand béguinage et petit béguinage) et Turnhout; province de Limbourg : Borgloon, Saint-Trond, Tongres et Hasselt; province de Flandre orientale: Alost, Termonde, Gand (grand béguinage, petit béguinage et béguinage de Mont-Saint-Amand-lez-Gand) et Audenarde; province de Flandre occidentale: Bruges, Dixmude et Courtrai.
en Espagne
Grâce au Centre de recherche des femmes de l’Université de Barcelone nous disposons de renseignement sur le mouvement béguinal en Espagne et particulièrement en Catalogne, avec le célèbre « reclusorio de Santa Marguerita ».
En outre, les travaux de l’Universidad Complutense de Madrid, dans le cadre du projet de recherche sur l’autorité spirituelle de la femme en Castillia, recensent dans le « Catalogo de santas vivas » différents profils de béguines mystiques.
en France
Diversbéguinages ont existé, surtout dans le Nord, parmi lesquels Aire sur la Lys, Arras, Bailleul, Beaune (au service du célèbre hôpital fondé par Nicolas Rolin), Cambrai, Castelnaudary, Douai, Lille, St.Omer (21 couvents avec, en 1322, 395 femmes qui y vivent) et Valenciennes. Laura Swan nous apprend que : « Entre 1245 et 1355, quinze béguinages se trouvaient à Douai », parmi eux celui de Champfleury avec son florissant hôpital « qui grandit jusqu’à y héberger au moins à cent béguines » (The winsdom of beguines, p.32).
À Paris, le très célèbre grand béguinage fut fondé en 1260 par Louis IX lui-même et fut fermé en 1471. Il pouvait accueillir environ 400 femmes, veuves ou jeunes célibataires. A cette époque, Paris comptait également des dizaines d’autres béguinages mineurs. Aujourd’hui, à cet endroit historique se trouve le Lycée Charlemagne, accessible depuis la rue du même nom. Tout près, l’ancienne église de Sain Paul et Saint Louis, déjà existante à l’époque. Non loin de là, se trouve la Place de l’Hôtel de Ville. En 1310, elle se dénommait Place de Grève et connut le martyre au bûcher de Marguerite Porete. Rien ne rappelle cet abus tragique, sinon par chance un café à un coin de la place qui s’appelle justement « Café Marguerite ».
Et encore, en allant vers le sud, Belfort et puis Narbonne, Digne et Beziers. Le seul béguinage français conservé de nos jours serait celui de Saint-Vaast situé à Cambrai.
en Italie
Trois traditions de « vie béguinale » sont présentes dans le contexte italien: au Nord, les Humiliate (surtout en Lombardie); au Centre (en particulier en Ombrie) une multiplicité d’expressions de vies laïques spirituellement engagées, regroupées sous le terme Bizzoche ou Pinzocchere. Nous devons à Romana Guarnieri et Mario Sensi la réalisation de nombreuses recherches historiques sur ces réalités. Enfin, au Sud, surtout depuis le XVIe siècle, une forme particulière de célibat féminin, appelée « monache di casa » (moniales de maison, vivant en famille ou seules), se développe, et veut affirmer à travers le port de vêtements de type « religieux » le choix du célibat volontaire. Ces « moniales de maison » seront ensuite distinguées en « bizzoche qui ont fait profession » et « bizzoche de dévotion » D’autres, appelées « monache di conservatorio« , cohabitent dans des institutions à caractère social, sous régime civil ou ecclésiastique. (Voir les recherches de Gabriele Tardio, Adriana Valerio et Giulia Boccadamo)
aux Pays Bas
Walter Simons nous signale que dans les années 1240-1280 des communautés de béguines étaient nées dans une centaine de lieux aux Pays-Bas. La progressive disparition de ces enclos tient d’une part à l’abandon et aux destructions causés durant la révolte hollandaise contre l’Espagne (1565) et d’autre part aux dévastations opérées par les Calvinistes durant les guerres de religions. Seuls restent aujourd’hui Amsterdam et Breda, grâce à la protection leur accordée par la famille d’Orange-Nassau.
Amsterdam, visité par beaucoup de touristes, est un point de référence pour les catholiques qui habitent dans le centre historique. D’après ses Statuts, les habitations ne peuvent être louées qu’à des femmes seules, de préférence catholiques (d’après l’interview du 5-05-2012 avec Van Heyst, recteur du béguinage par Paola De Groote-Testoni)
Breda, petit et harmonieux, a un pré central originairement utilisé pour le lavage des draps et des laines, et aujourd’hui transformé en un hortus sempliciorum pour les plantes médicinales et aromatiques. Ce béguinage a lui aussi une fonction d’habitat pour femmes seules, mais encore une importante fonction d’information grâce à son Musée de la vie béguinale (www.begijnhofbreda.nl ).
en Scandinavie
Certains documents attestent la présence de béguines en Suède et au Danemark. Elles vivaient cependant de préférence en dehors des villes et à proximité de monastères masculins. Toutefois, également dans ces pays, elles organisaient des infirmeries pour les malades et les pauvres. Grâce aux travaux de Laura Swan, nous avons des traces au Danemark, où les béguines étaient présentes à Roskilde à partir de 1260, à Copenhague à partir de 1270 et à Ribe (sur la mer du Nord) à partir de 1290.
En Suède, Ingrid of Skänninge (+1282) faisait partie d’un groupe de béguines qui ont ensuite embrassé la spiritualité dominicaine. En 1388, Mgr Nicolaus Hermansson, évêque de Linköping, accepte que les Béguines des environs de Vadstena continuent de pratiquer leur style de vie. Cependant, en 1412, ces mêmes seront condamnées par l’évêque Johan d’Uppsala et, en 1506, repoussées par les moines Brigittins qui voulaient s’accaparer leurs terres.
en Suisse
D’après le médiévaliste Hans Joachim Schmidt, professeur de l’Université de Fribourg, des béguinages existaient dans les villes de Fribourg (à Romon près de Fribourg on trouve une “rue des béguines”), Einsiedeln, Lausanne, Zurich, Berne et Bâle qui est le plus connu, avec 22 maisons de béguines au milieu du XIVeme. Parait-il qu’il y en avait même à la campagne, mais les recherches historiques sont difficiles. (Source : émissions “A vue de l’Esprit”, RSR, radio suisse romande, par Bernard Litzler,du 23 au 27 janvier 2012).
Pour un approfondissement, voici l’intéressante allocution Beguines in Switzerland de Brita Lieb présentée durant le Beguinenreise 2018, voyage d’étude sur le mouvement béguinal en Suisse, et traduite en anglais par Gabi Bierkl. Et encore, Béguines et Bégards de Martina Wehrli-Johns disponible dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
On en mentionne aussi l’existence en Angleterre, Autriche, Hongrie, Luxembourg et Pologne.
Les béguinages encore existants, tout en ayant des caractéristiques spatiales communes, ont chacun leur style propre. Le plus petit, celui d’Anderlecht, près de l’église de Saint Guidon, n’accueillait que huit béguines. Les plus grands, tels le Ten Hove de Leuven ou le Sainte Elisabeth à Gand, en accueillait des centaines. La proximité d’un cours d’eau facilitait le travail de lavage des draps et des laines.
La typologie spatiale des béguinages était « à carré » ou « en échiquier » ou un mélange des deux; ils sont entourés par des murs et parfois par un fossé.
A la porte d’entrée, une béguine gardienne en contrôlait les accès. A l’heure de fermeture, toutes les béguines se devaient d’être rentrées et toutes les visites d’être sorties. Au dessus de la grande porte d’entrée, il y avait souvent la statue du saint patron du béguinage. Au centre s’érigeait l’église, lieu de la prière collective.
Tout autour se trouvaient les habitations individuelles à un étage avec un petit jardin et des décorations dévotionnelles qui en personnalisaient l’entrée.
Le couvent était l’habitation collective des non propriétaires et la maison de la Grande Dame était assez facilement identifiable. Il y avait ensuite l’infirmerie, la Table du Saint Esprit (distribution d’aliments et autres biens) et divers éléments de dévotion disséminés : chapelles, pietà, statues, calvaires pour encourager un climat de recueillement et de prière. Si le béguinage vivait de travaux agricoles, il y avait aussi une remise ou d’autres constructions à caractère économique. Les sépultures trouvaient leur place dans l’église ou autour de celle-ci.
Ceux et celles qui visitent aujourd’hui un béguinage historique y ressentent un sentiment d’intériorisation, de calme, de repos, dû entre-autre aux normes de construction qui ont fait de ces lieux les premiers sites d’aménagement urbain concerté. Et si les pierres ont elles aussi une mémoire, c’est la spiritualité de ces femmes qui nous est léguée est à travers ces vestiges.
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BBC (radio Four) podcast d’une heure sur Julian de Norwich, avec les interviews de divers expert(e)s de cette recluse. https://www.bbc.co.uk/programmes/m001rgs4 (signalé par Graham Keen)
I Canti di Hadewijch, présentation de l’édition intégrale des chants réalisée par Francesca Barresi, avec le groupe de musique médiévaleMurmur Mori, Fondazione Lercaro, Bologna, 16 gennaio 2024 https://www.youtube.com/watch?v=pNrrPEJI_uc
L’identità delle beghine storiche (L’identité des béguines historiques) video d’à peu près 30 minutes dans laquelle Silvana Panciera presente via zoom, le 10 cui 2023, Nel giardino delle beghine de Mantova les traits spécifiques des béguines historiques. https://youtu.be/yB95Y5ceq1E
Les béguines – Rencontre avec Adriana Valerio et Silvana Panciera,
organisée par Gabrielli Editori le 19 octobre 2022 (en italien) https://youtu.be/ncAzHaDCSYQ
Articles et livres en ordre alphabétique par auteur. Si un link est relié au titre, cela signifie qu’une brève synthèse ou le texte entier sont disponibles.
Vous pouvez collaborer à rendre cette liste plus complète, en envoyant d’autres références bibliographiques à : info@beguines.info
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VAUCHEZ André, La spiritualité du Moyen Age occidental, Seuil, Pooint, Paris, l994
VAUCHEZ André, Les laïcs au Moyen Age. Pratiques et expériences religieuses, CERF, Paris, l987
VERDEYEN Paul s.j. Les activités de Ruusbroec à Bruxelles, conférence donnée à Bruxelles le 14 février 1998, texte polycopié
VERHOEVEN Alice, Le grand Béguinage de Bruxelles, Ed. Verhoeven, Bruxelles, 1995
VERRET Sylvain, Béguines et béguinages liégeois, Revue du Clergé français, Tome XXVIII, 1900-1901.
Avec le décès de la dernière béguine au monde, Marcella Pattijn, le 14 avril 2013, dans le home Sint-Jozef à Kortrijk (Belgique), l’épopée historique du mouvement béguinal touche sa fin. Le mouvement jaillit dans la ferveur religieuse qui marqua la fin du XIIe siècle, et surtout le XIIIe, et contribua à promouvoir celle que l’éminent historien médiévaliste Raoul Manselli appelle « la deuxième évangélisation de l’Europe ».
Encore peu connu ou mal connu malgré son incisif héritage historique, le mouvement des béguines semble toutefois retrouver souffle de nos jours au travers des modernes expériences de vie communautaire qui s’en inspirent. Parfois celles-ci s’y réfèrent par leur dénomination comme par exemple Le jardin du Béguinage à Etterbeek (Belgique) ou le Beginenhof à Berlin. D’autres fois, elles intègrent dans la nouvelle expérience une ou plusieurs dimensions qui ont caractérisé la vie même des béguines historiques.
Nous allons répertorier par zone géographique les actuelles initiatives qui s’inspirent du mouvement béguinal :
Bonjour. Je m’appelle Silvana Panciera et avec l’aide de mon ami Philippe Hensmans j’ai décidé en 2016 de créer ce site pour partager le fruit de nombreuses années de recherche sur le mouvement béguinal. Depuis quelques années, un deuxième ami, Antonio Regazzoni , m’aide également lorsque j’ai des problèmes informatiques. Mon opérateur de service est Register.it, une société sérieuse et accessible aussi par téléphone, dont je suis vraiment satisfaite
Mon intérêt pour les béguines s’est manifesté à l’occasion de l’exposition Le jardin clos de l’âme (Bruxelles, 1994) qui traitait de diverses formes de spiritualité féminine. Sur un panneau de l’exposition on pouvait lire : « Le mouvement béguinal serait-il peut-être le premier mouvement féministe ? ». Cette interrogation a été le point de départ d’une recherche qui continue depuis lors, qui pendant deux ans m’a amenée a visiter tous les béguinages de Belgique et qui m’a de plus en plus poussée à vouloir faire connaitre et réhabiliter cette histoire déniée. Une forme de justice posthume envers des grandes protagonistes, des femmes combattues, réprimées, méconnues, ignorées et parfois même tournées en dérision.
En voici les étapes.
En 2009 les Editions Fidélité publient le livre Les béguines, un ouvrage de divulgation qui obtient un franc succès et sera à nouveau imprimé en 2012.
En 2010, parait le DVD quadrilingue (EN-FR-IT- NL), All om all. A la découverte du mouvement béguinal en Europe, que l’on retrouve aussi sur Youtube.
Á partir de 2013, apparaissent deux autres traductions, en anglais et en allemand. La première The Beguines est disponibile comme ebook.
L’édition allemande Die beginen (Edition Octopus) sort en version papier en avril 2014.
En 2015, en collaboration avec l’iconographe Martina Bugada, je publie Tre voci per l’amore (Trois voix pour l’Amour), où l’on retrouve les icones et une anthologie de textes de trois célèbres béguines : Mechthild di Magdeburg, Hadewijch e Marguerite Porete.
2021 marque une étape importante dans la diffusion de mes recherches. Après des années de nouvelles découvertes et d’approfondissements importants, recueillis à partir d’études jamais interrompues, j’ai pu retravailler l’entière rédaction de mon livre et en proposer une nouvelle édition, cette fois-ci également en espagnol.
Réalisée grâce à la collaboration de Sandra Almeyda, l’édition espagnole « Las beguinas. Mujeres por la libertad », disponible en format ebook, est la première des quatre nouvelles éditions. Elle est préfacée par l’éminent professeur Manuel Castells.
La version anglaise suit de près, grâce à l’admirable contribution bénévole de Graham Keen qui a traduit le texte dans sa langue maternelle. Cette nouvelle édition anglaise est disponible en format ebook . Elle remplace celle de 2013 et est préfacée par l’éminent professeur Manuel Castells.
Révisé par Monique Van Lancker, le texte est ensuite publié par ALMORA dans la nouvelle édition française avec le titre « Les béguines. Une communauté de femmes libres ». Il est disponible sur le site de l’éditeur en format papier et sur ce site en version ebook.
Enfin, en juin 2022, la nouvelle édition en langue italienne, avec la préface de Marco Vannini, a été publiée par Gabrielli Editori. Le livre « Le beghine.Una storia di donne per la libertà » peut être acheté sur le site de l’Éditeur, en cliquant sur le titre, aussi bien en format papier qu’en ebook.
Depuis 2014, à travers la Newsletter Beguines, je diffuse mensuellement des informations sur le mouvement béguinal de hier et d’aujourd’hui.
Depuis 2016, je me suis appliquée à la réalisation de ce site et à sa constante mise à jour. Ce site se veut un hommage à l’égard de ces dizaines de milliers de femmes qui, de la fin du XIIe à la fin du XXe siècle, ont vécu une aventure spirituelle combattue par beaucoup, ignorée par trop et parfois même tournée en dérision par certains. Ces femmes auraient par contre bien des choses à nous apprendre à nous, femmes et hommes du XXIe siècle, sur les profondeurs de l’amour et la sanctification dans la liberté.
Vers la fin du XIIe siècle apparaît un fait inédit : des femmes commencent à exister sans être ni épouses ni moniales. Ce sont des voisines, ou elles habitent dans la même maison ou dans des maisons en enfilade dans une même rue. D’autres vivent comme ermites près d’une église, d’autres près des malades et d’autres encore vivent, seules ou en groupe, près d’un couvent masculin. Ou, surtout si elles sont pauvres, elles choisissent une vie apostolique errante, en priant et en mendiant, au cri : « un pain pour l’amour de Dieu ».
Prenait ainsi naissance, sous une multiplicité de formes, le mouvement des béguines qui a toutefois partout le même but : vivre en milieu urbain, mais retirées, une vie de perfection basée sur la prière, le travail sanctifié, le service aux démunis, la vie communautaire et la recherche mystique même, avec des formes d’ascétisme.
L’expérience béguinale est ainsi un mixte original d’éléments laïques : individualité, indépendance institutionnelle, travail rétribué, et d’éléments religieux : vie consacrée mais avec des engagements révocables, prière intense, service aux démunis et recherche mystique.
Le premier groupe de béguines historiquement daté se développe autour de Marie d’Oignies, (1177 – 1213), laquelle après avoir pendant 12 ans soigné des lépreux avec son mari, en 1207 se retire à vie béguinale à Oignies, en Hainaut, province de l’actuelle Belgique. Un autre groupe se forme avec l’aide du prélat Lambert le Bègue qui, peu avant sa mort survenue à Liège en 1187, fait construire des maisonnettes autour de l’église de Saint Christophe pour y accueillir des femmes désirant vivre en retrait du monde. On connaît l’existence à Nivelles, à partir de 1208, d’un groupe de femmes qui se consacrent à la prière et aux œuvres de charité.
L’accroissement considérable de leur nombre, les péripéties, pour les femmes, d’une vie errante et les pressions ecclésiastiques en vue d’un établissement protégé mènent à la création des béguinages, quadrilatères de petites maisons individuelles entourés de murs, qui obtiendront ensuite le statut de paroisses. Le mouvement atteint son expansion maximale au XIIIe siècle et à partir de la seconde moitié de ce siècle il se développe surtout dans les béguinages.
Une telle diversité et l’absence d’une structure centralisée rendent difficile la quantification du nombre des béguines : on sait, d’une lettre du pape Jean XXII à l’évêque de Strasbourg, qu’en 1321 près de 200.000 béguines vivent dans la seule Allemagne occidentale. En 1372, 1300 béguines vivent à Bruxelles, plus de 4% des 30.000 habitants d’alors. On a cité le chiffre d’un million de béguines en Europe au moment de leur expansion maximale, mais ce n’est pour le moment qu’une estimation non documentée.
Le mouvement béguinal n’a pas une origine précise et pas même une fondatrice.
On a voulu au XVIIe siècle la trouver en Sainte Begge, mais la tentative fut rapidement abandonnée du fait que Begge, sœur de l’abbesse Gertrude de Nivelles, meurt bien avant, exactement en 693. Sans fondatrice, sans origine précise, le mouvement béguinal est aussi sans règle unique, puisque chaque béguinage dispose de sa propre règle. Et encore, le mouvement béguinal est aussi sans une historiographie codifiée, ce qui explique en partie sa faible visibilité historique.
Ces femmes semi-religieuses sont dénommées de manières différentes suivant les pays de résidence. Jacques de Vitry dans l’un de ses sermons écrits entre 1229 et 1240, nous les énumère :
en latin MULIER RELIGIOSA
en français PAPELARDE
en lombard HUMILIATA
en toscan BIZZOCA
en allemand COQUENNUNNE
en flamand BEGIJN.
L’origine du nom flamand est incertaine : c’est peut-être une corruption philologique du terme « albigeois » ou une dérivation de la couleur « beige » de leur habit ou encore du vieil allemand « beggen, beggan » : prier ou du vieux français « begart » : marmonner des prières ou du celtique, en français, « bègue-béguelle » . simplet, bigot.
Le mouvement béguinal inclut aussi des hommes, les bégards. Pas plus que les béguines, ils ne sont liés par des vœux définitifs ; ils n’ont pas une règle unique et les membres d’une communauté obéissent au seul supérieur local. Mais contrairement à elles, les bégards n’ont pas de propriété privée. Les frères d’un même couvent ont une bourse commune, vivent sous le même toit et mangent à la même table. Pour la plupart d’entre eux, ils sont d’origine modeste : des tisserands, des teinturiers, … et, de ce fait, intimement liés aux corporations des métiers. Il semblerait même qu’aucun homme ne pouvait être admis au couvent des bégards de Bruxelles s’il n’était pas membre de la Compagnie des tisserands et cela n’a peut-être pas été le seul cas. Les bégards sont des hommes envers lesquels le sort n’a pas été tendre. Des hommes rescapés ou dont les liens familiaux ont été brisés par un malheur, et qui pour des raisons d’âge, de santé ou d’accidents ne peuvent pas vivre seuls
La période de grande ferveur religieuse qui voit naître le mouvement béguinal est la même qui voit naître les ordre mendiants (franciscain et dominicain), et un nombre important de mouvements qualifiés d’hérétiques (Apostoliques, Albigeois, Cathares, Libres esprits, Pauvres volontaires…) et violemment réprimés par l’Eglise. Le mouvement béguinal est lui aussi considéré comme suspect et en odeur d’hérésie. Grâce à l’intervention active de quelques prélats, au XIIIe siècle sont rédigées deux bulles papales pour la protection des béguines de quelques diocèses de l’actuelle Belgique (Bulle de Grégoire IX en 1233 et d’Urbain IV en 1269), mais la répression se poursuivant partout ailleurs, les béguines allemandes, françaises, italiennes et autres eurent du mal à résister.
L’Inquisition, créée en 1231, condamne au bûcher des béguines aussi. Parmi elles, Lutgarde de Trèves en 1231, Aleydis de Cambrai en 1236, Marguerite Porete en 1310 et Mezza Von Westenhove en 1366. Le synode de Vienne (1311-1312) condamne le mouvement béguinal comme hérétique, mais ce jugement est mitigé par deux bulles papales : la première de Jean XXII en 1319 pour les béguines du Brabant et en 1343 celle de Clément VI pour les béguines hollandaises.
Poursuivies, soumises à des procédures inquisitoriales, souvent dépouillées de leurs biens, obligées mêmes à fermer leurs institutions, seules les béguines des Pays Bas peuvent continuer sans trop d’agressions, mais le climat est partout marqué par la suspicion et la stricte observance des règles. Des temps difficiles, durant lesquels les nouvelles constructions, tel le béguinage d’Hoogstraten en 1380, sont extrêmement rares. La répression continua jusqu’au moment où elles furent toutes transférées en enceintes fermées et bien ordonnées. Les bégards, plus obstinés, furent à plusieurs reprises condamnés au niveau local et terminèrent leurs vicissitudes avec la fin du Moyen âge.
La crise de la Réforme aux Pays Bas septentrionaux passés au Calvinisme élimine tous les béguinages à l’exception de ceux d’Amsterdam et de Breda. Dans les Pays Bas méridionaux, le mouvement reprend du souffle, mais avec en surplomb la Contre-Réforme, qui exige une tutelle accrue des directeurs spirituels et une clôture plus sévère.
Le gouvernement autrichien qui, par la paix d’Utrecht en 1713, obtient le pouvoir sur ces territoires n’encourage pas le mouvement, au contraire il lui met bien des obstacles, via des réglementations et des taxes, qui obligent les béguines à des ventes forcées et à bas prix de leurs béguinages.
Enfin, l’occupation française en 1795 confisque leurs biens et accepte leur existence uniquement en tant que service d’assistance. En 1814, les béguines peuvent reprendre leur habit mais pas leurs biens et, en 1824, pendant un temps sont interdites aussi des nouvelles professions.
Malgré cela, en 1896 vivent encore 1230 béguines en Belgique, en 1960 il y en a encore 600 en 11 béguinages, mais à la fin du siècle on peut les compter sur les doigts des deux mains.
La dernière béguine au monde, Marcella Pattijn (1920- 2013), meurt durant son sommeil le dimanche 14 avril 2013 à Kortrijck dans le home Sint-Jozef qui l’avait accueillie après qu’elle ait habité dans le béguinage de cette ville de 1960 à 2005.
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