Aux environs de 1190, elle décide de quitter sa famille aisée (père Caicle di Bonfantino – mère Bologna) et de se retirer en ermite sur un terrain du Colle della Guardia donné par la famille. Dans les années qui suivent autour d’elle se forme une communauté et en 1194, l’évêque de Bologna, Gerardo Ghisla, sur ordre de Celestino III, pose la première pierre de celle qui sera l’Église de San Luca. Peut parler d’Angelica comme d’une béguine? À mon avis, oui.
Dans 101 donne che hanno fatto grande Bologna » (“101 femmes qui ont rendu Bologne grande) (ed Newton Comptoir Editori, 2012), Serena Bersani écrit : “il n’est pas évident dans quel cadre institutionnel religieux se soit placée Angelica. Certes, elle n’a pas professé des vœux, mais c’était une femme qui avait choisi la vie religieuse, vouée à l’ermitage et ensuite à la constitution d’une forme communautaire de type cénobite. Bien que n’appartenant pas à une structure religieuse institutionnalisée, elle eut toujours l’approbation du siège apostolique et de l’évêque de Bologne » (p.25). Nous apprenons aussi que deux ans après avoir reçu de sa mère les terrains en cadeau, Angelica décide de les offrir aux chanoines de Sainte Marie de Rhin, « en se gardant à vie l’usufruit à condition que ceux-ci l’aident à bâtir l’église et le monastère qui auraient par après accueillis les chanoines eux-mêmes ». L’acte fut passé chez le notaire le 30 juillet 1192. Rapidement après des querelles commencèrent et Angelica grâce à une bulle papale parvint à faire partir les chanoines. Les propriétés passèrent ainsi au Saint-Siège. Après le décès du père, la mère acheta d’autres terrains sur la colline et son exemple fut suivi par l’autres bienfaiteurs bolognais. Au moment de la mort d’Angelica déjà âgée, l’église et le monastère étaient bien consolidés et prêts à se muer d’une communauté érémitique à une monastique.
Source : Serena Bersani, 101 donne che hanno fatto grande Bologna » , Newton Comptoir Editori, 2012