En Belgique, des réalités très significatives s’inspirent directement du mouvement béguinal.
Le petit béguinage de la Lauzelle naît en 1995, sur le site de la nouvelle université de Louvain-la-Neuve, grâce à un couple très engagé dans le contexte socioreligieux, Pierre e Suzette Huvelle. Il s’agit d’un ensemble -six petites maisons et un appartement- construit ex-novo autour d’une petite place (soit la représentation spatiale « à carré », l’une des formes typiques des béguinages traditionnels). Y habitent des personnes pensionnés (de 65 ans au moins), en couple ou pas, et au début aussi un prêtre. Toutes ont souscrit la Charte qui au point 3 affirme que « L’Évangile est la référence première dans cette recherche de sens de la vie, de justice et d’amour fraternel ». L’engagement communautaire, la prière, les rencontres culturelles sont au centre de ce choix de vie communautaire au sein de la quelle cependant, tout comme dans les béguinages traditionnels, chaque unité jouit d’un espace autonome pour la vie quotidienne.
Le béguinage de Béthel prend forme dans un quartier populaire, fort marqué par l’immigration, à Saint-Josse-Ten-Noode, l’une des 19 communes du grand Bruxelles. Après trois année de vie dans la discrétion, en 2014, l’existence de ce projet est présentée aux médias catholiques, via un article et une interview de l’une des deux fondatrice, sœur Marianne Goffoël.
Nous y apprenons que le béguinage a son siège dans un précédent couvent de sœurs dominicaines, encore habité par les deux sœurs fondatrices, Marianne Goffoël et Myriam Gosseye ; que les trois étages du bâtiment ont été rénovés en appartements, puisque la vie béguinale, contrairement à la vie conventuelle, suppose des espaces autonomes dans lesquels faire éclore sa propre recherche de « sanctification dans la liberté » ; que les femmes (soient-elles célibataires, veuves, séparées ou divorcées, mais d’âge inférieure à 65 ans) qui ont adhéré à cette initiative sont responsables de leur habitat et gardent leurs revenus et ont en commun la recherche spirituelle, la prière, l’engagement communautaire et l’esprit de service. « Vivre la foi en commun est un besoin très important », souligne Marianne au micro de la radio Info-catho Bruxelles.
En 2019, la communauté compte six femmes : trois religieuses et trois béguines. »Entre elles, une même spiritualité : celle de Saint-Dominique – centrée autour de la prière, l’apostolat et l’étude biblique » (source: Line Kortobi).
Comme autrefois le mouvement béguinal a jailli dans le diocèse de Liège, aujourd’hui un nouveau bourgeon béguinal se prépare à éclore encore dans ce territoire: le béguinage de Sainte Barbe. Ingénieur et expert de rénovation de biens ruraux, Stephan Delfanne avec son épouse Marie-Claire œuvrent à la réalisation d’une expérience béguinale pour seniors vraiment passionnante car elle allie de nombreux paramètres que l’on voudrait concrétiser dans le quotidien et qui sont inspirés par l’encyclique « Laudato si« . En partant de la rénovation d’une ferme qui figure dans l’inventaire du Patrimoine Wallon, située dans un environnement d’intérêt paysager et archéologique, se préparent 9 unités d’habitat indépendantes et autonomes. La co-proprieté envisagée prévoira aussi l’accord sur un Règlement intérieur où l’on parlera aussi de valeurs partagées comme la vie communautaire dans un esprit œcuménique, la frugalité, le respect de l’environnement et tant d’autres que vous pourrez découvrir dans le site: https://demeuresetlieux.wixsite.com/beguinage-ste-barbe
Protectrice aussi des travailleurs des carrières (présentes dans la région), Sainte Barbe sera la patronne de ce futur béguinage lequel disposera aussi d’une chapelle en son intérieur. Une statue d’elle a déjà été récupérée dans une église aujourd’hui fermée de Molenbeek. Fin 2021 le projet commencera à être habité. Le timing évoluera avec les ventes mais tout sera rodé endéans 2024. Pour contact:demeuresetlieux@gmail.com
Le béguinage de Sainte Barbe sur FB https://www.facebook.com/groups/537554444552281
Le béguinage de Cornillon-Liège
Dans l’endroit même où vécut Sainte Julienne (1193-1258) et où s’érigeait l’ancienne léproserie confiée à ses soins, aujourd’hui on retrouve un monastère de sœurs Clarisses, une chapelle, un atelier d’hosties, une auberge du pèlerin et un BÉGUINAGE contemporain. Le tout forme ce qui est appelé le Sanctuaire de Sainte Julienne de Cornillon (voir image ci-dessus). Force nous est ici de nous concentrer uniquement sur le béguinage, en vous conviant pour d’autres informations sur le site très riche en informations et en activités : https://www.saintejulienne.org/
Inspiré par les valeurs de l’ Évangile, le béguinage « s’adresse à des béguines et des bégards multi-âges : couple, famille, personne célibataire (laïque, prêtre, religieux / religieuse), jeunes professionnels en colocation. Il est composé de 7 habitations : 2 maisons et 5 appartements. Ces derniers sont situés dans la maison Sainte Julienne. Il ne s’agit pas d’un simple voisinage mais bien d’un engagement et de l’adhésion à une Charte afin d’entrer dans le projet de vie chrétien à la fois autonome et solidaire, dans l’esprit de ce haut-lieu spirituel et social. Il s’agit de trouver un équilibre entre vie privée et communautaire », on lit dans le site cité. La Charte, qui date de juillet 2021, y est bien décrite, ainsi que les places encore disponibles dans cet enclos dont la rénovation s’est achevée elle aussi en 2021. Si l’aventure béguinale vous inspire, pour toute information: M.Jacques Galloy, cornillon@saintejulienne.org
Sources:
- Mes entretiens
- Suzette Huvelle, Le petit béguinage de la Lauzelle, in Lumière & Vie, gennaio-marzo 2013
- http://catho-bruxelles.be/Un-beguinage-a-Bruxelles?lang=fr (innterview de Marianne Goffoël)
- Line Kortobi, https://www.liberation.fr/apps/2019/07/beguinage/
- interview via Zoom avec Stephan Delfanne le 20 avril 2021.