by Luisa MURARO
Romana était une chercheuse passionnée et extraordinairement généreuse de soi, comme reconnaissent tous ceux qui l’ont approchée. En parlant avec elle je m’ étais aussitôt rendue compte que j’avais trouvé en elle la dépositaire des richesses, que je venais juste d’entrevoir, de la théologie mystique féminine, protagonistes d’une période admirable de la civilisation européenne, entre le bas Moyen-âge et l’aube de le modernité. Elle les avait accumulées durant les années, les avait assimilées avec une participation intime et à présent elle les mettait à ma disposition. La nôtre a été une longue rencontre, rythmée par des séjours réguliers dans sa maison, par des longues conversations et par quelques excursions extra moenia. Tout a été beau, rien n’a été facile, juste comme cela devait être. Romana me parla, pour commencer, de son amitié avec don Giuseppe De Luca, de sa conversion à l’Église catholique et de leur intense collaboration dans la maison d’édition qu’ils avaient fondée ensemble. J’ai appris à la connaître. Elle n’adoptait jamais les formules de la courtoisie conventionnelle ni d’autres extériorités, mais de l’intériorité. Elle le faisait en restant toutefois connectée à son interlocutrice, à preuve d’une force et d’un calme qui se nourrissaient mutuellement. Romana avait un don spécial, elle aimait les âmes. En déhors des arguments d’étude, si elle n’était pas sollicitée, elle ne parlait pas de religion, mais elle avait toujours une fenêtre ouverte sur le ciel. Au centre de sa conversation et de sa foi Romana mettait l’amitié et l’amour de Jésus, elle l’appelait proprement ainsi. Interrogée par moi, elle me dit qu’ils étaient supérieurs à l’amitié et à l’amour qui la liaient à don Giuseppe De Luca, l’homme qui oeuvra à la rencontre avec son Jésus. Sans aucun doute elle était sincère. Je pense aussi que, pour autan surprenant, cela était bien vrai. Je le pense car elle a donné preuve de la supérieure fidélité à cet amour surnaturel dans l’amitié même qui la lia à l’homme sans que jamais cela ne devienne un attachement ni encore moins une dépendance. Oui, elle était une femme libre et elle l’était grâce à Dieu. Elle était béguine.
Pour lire l’entièreté du texte en italien envoyé par Luisa Muraro cliquez sur le link: Romana Guarnieri texte complet
Romana Guarnieri